Les Gaps en Bourse

Mieux les comprendre pour mieux les trader

Définition d'un Gap en Bourse

La théorie boursière suppose que le cours de bourse d'une action est assimilable à une variable continue. Comprendre : qui cote en continu, autrement dit sans interruption. Hélas et comme souvent, la réalité est bien différente de la théorie. Dans la pratique on observe que le cours d'une action peut sauter d'une zone à une autre, sans forcément parcourir tout l'intervalle de cotation qui sépare ces deux zones. On dit que le cours a décalé, qu'il a gapé. On distingue alors deux grandes familles de gaps :
  • Gap Haussier : trou de cotation entre le plus bas de la bougie à l'instant T et le plus haut de la bougie précédente
  • Gap Baissier : trou de cotation entre le plus haut de la bougie à l'instant T et le plus bas de la bougie précédente
Techniquement, un gap est donc un intervalle vide non recouvert par deux bougies successives, quelle que soit l'unité de temps. Le mot "gap" est un terme boursier emprunté à l'anglais qui signifie littéralement intervalle, fossé. Très souvent on parle de gap journalier, ce qui signifie qu'une zone vierge est apparue sur un graphique journalier, entre deux journées consécutives.

Analyse des gaps à la Bourse de Paris

Aujourd'hui 10/12/2024, sur les 514 valeurs qui cotent, 76 actions ont gapé en journalier (daily).

Les Gaps Haussiers

54 actions ont gapé à la hausse, alors qu'en moyenne on en compte 19.

Les Gaps Baissiers

22 actions ont gapé à la baisse, alors qu'en moyenne on en compte 18.

Comment trader un Gap ?

  • S'en servir comme signal
Seule, l'information "vient de gaper à la hausse / baisse" n'est d'aucune utilité. C'est un évènement qui statistiquement n'a que peu d'impact sur le cours de l'action, quel que soit l'horizon analysé. En revanche, il est très intéressant quand il est couplé à d'autres signaux. Certaines combinaisons permettent de dépasser les 60 % de réussite.
  • Jouer les fermetures
Comme la nature a horreur du vide, un vieil adage boursier dit que, sur un horizon de temps infini, tout gap boursier doit être comblé. Certains traders jouent donc les comblements de gaps. Sauf qu'un comblement peut intervenir... n'importe quand. Du coup ce qui compte par dessus tout, ce n'est pas tant la probabilité de fermeture d'un gap, que l'on considère égale à 100 % à horizon infini, mais bien l'estimation du temps nécessaire pour le fermer. Et ce temps va dépendre de nombreux paramètres comme la taille du gap, son ancienneté, son éloignement, ses volumes, etc.

L'origine des gaps en bourse

Pourquoi une action gape ?
On parle souvent de gap d'ouverture, parce que ce sont les gaps les plus souvent observés. D'autres gaps sont observables sur des unités de temps plus courtes, par exemple il n'est pas rare de relever des gaps sur les indices comme le DAX ou le CAC en pré ouverture, de 8h à 9h : comme peu d'intervenants sont présents, les volumes ne sont pas suffisants et le prix peut décaler. Ces gaps sont en général rapidement comblés dans les minutes qui suivent l'ouverture.
Pour bien fixer les ides, la littérature boursière a pour habitude de distinguer 4 types de gaps :
  • Le gap commun
Il ne présente peu d'intérêt en soi. Il apparaît avec peu de volumes, et / ou dans des périodes relativement calme, type vacances d'été ou vers Noël. Il doit, normalement, être comblé rapidement.
  • Le gap de rupture
C'est un signal de marché. Il marque le début d'une tendance et les volumes sont soutenus. Normalement il ne sera pas comblé avant que la tendance ne soit terminée.
  • Le gap de continuation
Nouveau signal de marché : il apparaît dans la continuité d'un gap de rupture et confirme la tendance lourde qui s'est amorcée. Il doit être, en théorie et selon toute logique, comblé avant le gap de rupture.
  • Le gap terminal
Il s'observe en fin de tendance. C'est le signal que les dernières cartouches sont tirées. On le retrouve dans les figures chartistes comme le bébé abandonné et l'ilôt de renversement (island reversal).