Une fois le type d’ordre choisi, l’investisseur devra, dans certains cas, paramétrer son ordre.
Ces paramètres s’apparentent souvent à des options, qui sont réglées par défaut, si bien que vous pourrez quand même passer votre ordre en bourse, à la limite sans vous rendre compte qu’il y avait des possibilités de paramétrages spécifiques.
Regardez donc attentivement votre interface de trading pour trouver ces paramètres s’ils n’apparaissent pas explicitement.

La date de validité d’un ordre de bourse

Les ordres produits dans le Carnet d’Ordres Central peuvent être valables pour le Jour de Négociation, jusqu’à une certaine date ou bien à révocation dans la limite de 365 jours civils. Par défaut, un ordre est considéré comme valable pour le Jour de Négociation, c’est-à-dire le jour où vous l’avez placé.
C’est un élément important notamment pour les ordres à cours limité car un mauvais paramétrage peut vous réserver de très mauvaises surprises.

Choisir correctement le paramétrage de ses ordres est aussi important que de bien choisir son timing.

Prenons un exemple :
Nous sommes lundi, vous avez repéré une action qui cote 100 EUR et vous pensez qu’elle va aller chercher son support à 75 EUR.
Vous placez donc un ordre d’achat à cours limité à 73.50 EUR par exemple.
Quelques jours plus tard, vous vous rendez compte que l’action a effectivement décroché 2 jours après : elle est allée taper les 72 EUR et elle a bien rebondi puisqu’elle cote aujourd’hui 77 EUR. Or, quand vous vous connectez à votre compte bourse, vous vous apercevez que vous ne détenez aucune action : votre ordre n’a pas été exécuté ! C’est normal.
L’ordre de bourse à cours limité que vous aviez placé lundi, n’était, par défaut, valable que lundi. Mardi, votre ordre est "tombé", il a automatiquement été annulé.

Tout autre ordre de bourse a une durée de vie, une date limite de péremption !
Par défaut, il est d’une journée.
Vous pouvez modifier cette date de validité et lui donner 365 jours de validité.
C’est alors ce qu’on appelle un ordre à "révocation".
Ce qui signifie que que cet ordre reste valable jusqu’à la date que vous avez précisée, mais qu’entre temps, si vous changez d’avis, vous pouvez toujours le révoquer, c’est-à-dire l’annuler.

Les paramètres d’affichage : tous égaux ?

Certains brokers permettent à leurs clients investisseurs de n’afficher dans le Carnet d’Ordres Central qu’une partie de leur ordre.
Ce sont des ordres "à quantité cachée", qu’on appelle aussi "ordres iceberg".
Ils n’apparaissent dans le carnet que par portions successives.
Mais attention, tous les courtiers n’offrent pas cette option ! Elle est en général réservée à des traders professionnels. Et pourquoi donc ? Parce que ça leur permet de masquer leurs gros ordres et d’éviter ainsi de faire paniquer les foules. Ca c’est la version officielle.
Mais plus sérieusement, comment croire à la théorie de l’efficience des marchés alors que dès le début, les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde : les professionnels ont la possibilité de cacher une partie de leurs ordres au reste du marché, les particuliers sont condamnés à les dévoiler.

Voici le fonctionnement d’un ordre iceberg :

Je suis un gros fond / trader et je veux placer un gros ordre sur une petite action, par exemple TRANSGENE, une biotech du compartiment B, 200 MEUR de capitalisation.
Mettons que j’en veuille 50 000 actions. Ca ne représente que 250 KEUR, mais vu le volume quotidien dépasse rarement les 100 000, ça fait déjà beaucoup...
Précision étant que je ne peux / veux pas passer hors marché pour des raisons techniques / personnelles.
Si je passe mon ordre au marché, je vais éclater le carnet des vendeurs, l’action va exploser et je vais la payer chère, ce qui n’est pas le but.
Si je place un ordre à meilleure limite, je vais apparaître dans le carnet acheteur pour 50 000 actions et tout le monde va y voir un fort signal d’achat. Tout le monde va se mettre à acheter, je vais courir après le papier et là encore, je vais payer cher...
La solution vient de mon broker qui m’offre la possibilité de fractionner mon ordre 10 par exemple. Mon ordre de 50 000 actions est ainsi saucissonné en 10 ordres de 5 000 actions chacun... mais seule la 1ère tranche est visible ! J’apparais dans le carnet à l’achat pour 5 000 actions alors, alors qu’en réalité il y a en 45 000 autres, que personne ne voit. Ouf, personne ne me voit. Pas sûr...

Voici comment détecter un ordre iceberg :

Pour détecter un ordre iceberg, rien de plus simple. Il suffit d’observer le carnet d’ordre ET la liste des dernières transactions. Seule condition : que vous disposiez d’un flux en temps réel irréprochable, ce qui n’est pas du tout garanti par votre broker. Mais faisons cette hypothèse et reprenons l’exemple sur TRANSGENE. Le but est de comprendre la chronologie des évènements :

  • 11h00 : le bid est composé de 1 ordre, pour 5 000 actions à 5.00 EUR. La deuxième meilleure offre est à 4.99 EUR
  • 11h01 : une transaction passe, pour 6 000 actions à 5.00 EUR
  • le carnet d’ordre est immédiatement mise à jour et fait apparaître un bid modifié qui est composé d’un ordre, pour 4 000 actions à 5.00 EUR

Surprise !
S’il n’y avait effectivement qu’un acheteur à 5 000 actions pour 5.00 EUR, alors le vendeur qui a vendu 6 000 actions aurait du être exécuté à 5.00 EUR pour 5 000 actions et à 4.99 EUR pour 1 000 actions. Mais ce n’est pas le cas. Le vendeur a tapé dans la 1ère tranche de l’ordre iceberg, et a attaqué 1 000 dans la 2e tranche qui est alors apparue dans le carnet. Conclusion : il y a donc sans doute un acheteur planqué qui cherche à acheter discrètement.

Les ordres suiveurs : kezako ?

Certains brokers proposent des variantes intéressante comme les ordres stop suiveurs. Le principe est exactement le même qu’un ordre stop, sauf que la limite que vous avez initialement fixée peut automatiquement bouger en fonction de l’évolution du cours de l’action. Vous n’avez plus à "piloter" votre stop manuellement, vous le paramétrez pour qu’il se pilote tout seul en mode automatique. Le principal intérêt : ça évite de devoir modifier son ordre stop régulièrement pour protéger ses gains.
Le paramétrage des ordres suiveurs peut souvent s’avérer complexe de prime abord. Chassez cette impression et prenez le temps de comprendre la mécanique. Il s’agit juste de régler la vitesse à laquelle votre stop va suivre le cours de bourse de l’action sur laquelle vous êtes investi.

Les stops garantis : pour ou contre ?

Certains brokers proposent de garantir vos stops. Kezako ? C’est très simple. Vous avez acheté une action à 100 EUR avec un stop loss à 95 EUR. Malheureusement le lendemain matin à l’ouverture, elle ouvre à 76 EUR avec un énorme gap baissier suite à une très mauvaise publication dévoilée la veille après bourse. Vous pensiez avoir limité votre perte à 5 % avec votre stop à 95 EUR ? Erreur !
L’action ouvre à 76 EUR, le cours est inférieur à 95 EUR donc votre courtier présente immédiatement un ordre de vente au marché : vous êtes exécuté à 76 EUR soit 24 % de moins value… Avec un stop garanti, vous auriez eu la garantie d’être exécuté à 95 EUR.
MAIS, cette garantie a un coût, très variable en fonction de la volatilité, de la nervosité des marchés. A la question faut il toujours faire garantir ses stops, la réponse est toujours la même : ça dépend. De votre exposition totale, de la durée de vos trades, de votre aversion au risque etc. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que le seuil que vous fixez sur vos ordres limites n’a rien de contractuel. C’est une simple indication, qui précise à votre courtier à partir de quel niveau vous passez vendeur / acheteur au marché.

Annuler un ordre

Une mauvaise manipulation peut toujours arriver. Pas de panique.
La réglementation française impose déjà un double clic pour valider votre ordre. Il convient donc de prendre le temps de bien relire le résumé de votre ordre avant de le valider définitivement. Certains courtiers proposent, dans un paramétrage avancé, de désactiver cette double validation pour gagner du temps dans l’exécution de vos ordres. C’est à vos risques et périls. Cette désactivation peut évidemment faire sens dans le cadre d’un scalping agressif qui nécessite une ultra réactivité. Mais qui scalpe ? Certainement pas la majorité des petits investisseurs...

Dans le cas des ordres à révocation, limites ou à seuil(s) de déclenchement, vous pouvez les annuler quand bon vous semble, sachant que de toute façon, à échéance, ils seront automatiquement annulés.

Un ordre au marché qui a été doublement validé ne peut plus être annulé, sauf si vous l’avez passé pendant le closing, entre 17h30 et 17h35. Le closing est en effet un moment particulier de la journée pendant lequel les ordres s’accumulent, sont enregistrés, mais ne sont pas exécutés. A ce moment là il vous suffit d’aller voir "vos ordres en cours". Certains courtiers offrent la possibilité d’annuler un ordre en cours, sans frais.
Un ordre de bourse annulé ne devrait en théorie, pas engendrer de frais de courtage. Si votre courtier vous facture des frais, changez de courtier !

L’avis des Botraiders

Bien comprendre comment fonctionne sa plateforme de trading est indispensable pour éviter les erreurs de passage d’ordres mais aussi pour comprendre toutes les possibilités qu’offre votre courtier. Si certaines peuvent être superflues, d’autres en revanche sont intéressantes et peuvent vous apporter un réel avantage sur votre trading. Il ne faut pas hésiter à explorer tous les options pour bien s’approprier l’outil de trading dont vous disposez : ce n’est jamais une perte de temps !