De nombreux sites et institutions se contentent de définir votre "profil d’investisseur" à partir de quelques questions très simples, afin d’être en conformité avec la réglementation d e l’AMF qui impose aux CIF et aux Sociétés de Gestion de "qualifier" leurs Clients.
Cette démarche est tout à fait louable mais s’avère bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Le Cadre Juridique

Quand une société de gestion de portefeuille fournit des services d'investissement de gestion de portefeuille pour compte de tiers et de conseil en investissement, ce qui est quasiment tout le temps le cas, l’article 317-7 du règlement général de l’AMF prévoit qu’elle doit respecter les obligations des prestataires de services d'investissement prévues notamment aux articles L. 533-10 et suivants et L. 533-11 et suivants du Code monétaire et financier.

En clair, le professionnel doit :

  • s’enquérir des exigences et des besoins du client,
  • analyser sa situation financière,
  • comprendre ses objectifs,
  • évaluer ses connaissances et son expérience en matière financière.

Tous ces éléments vont contribuer à définir votre "profil d’investisseur" et vont permettre au professionel de véritablement vous "conseiller" des produits adaptés, avec une répartition et une stratégie de pilotage d’allocation conformes à vos attentes.

S’agissant des Conseillers en Investissements Financiers (CIF), cette disposition s’applique lorsqu’ils fournissent une activité de conseil mentionnée au I de l’article L. 541-1 du code monétaire et financier qui comprend le conseil en investissement, le conseil portant sur la fourniture de services d’investissement et le conseil portant sur la réalisation d’opérations sur biens divers.

L’obligation de déterminer le profil d’investisseur du client existe pour les intermédiaires, en application de la recommandation ACPR « connaissance client » du 8/01/2013.

Profil d’investisseur ou de spéculateur ?

Afin de choisir la stratégie de trading la plus adaptée, il est crucial de déterminer le profil de trading d'un investisseur..

Beaucoup de spéculateurs se prennent pour des investisseurs alors que peu d’investisseurs se considèrent comme des spéculateurs.
Parce que dans l’inconscient collectif, investir c’est bien, spéculer, c’est mal.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tout le monde préfère parler de "profil d’investisseur", beaucoup plus politiquement correct, que de "profil de spéculateur", qui serait pourtant bien plus proche de la réalité.

Une erreur classique et récurrente consiste à croire qu’on investit en bourse alors qu’en définitive, on spécule. Cet amalgame entre investissement et spéculation est largement entretenu par des médias, mais aussi par des brokers et des Sociétés de Gestion, qui entretiennent un mélange brumeux d’incompétence et de laisser faire inavouables pour induire en erreur le petit particulier ou du moins, pour éviter de lui expliquer vraiment les mécanismes boursiers tels qu’il devrait les comprendre.

Les investisseurs et les spéculateur sont souvent, à tort, opposés par leur horizon d’investissement. Parce que les idées les plus simples sont les plus faciles à expliquer et à faire retenir, qu’elles soient justes ou qu’elles soient fausses !
En l’occurrence, voici le paradigme qui fait aujourd’hui consensus :
Si vous placez votre argent à court terme, c’est mal car vous spéculez, si vous placez votre argent à long terme, alors c’est bien, vous investissez.

C’est absolument faux.
La différence entre un investisseur et un spéculateur ne se cantonne pas à son horizon de placement. Qu’est ce qui différencie un trading haute fréquence, par définition spéculatif, d’un trader qui garde une position quelques minutes ? quelques heures ? quelques jours ? quelques mois ? A ce moment là, y-a-t-il une durée de détention légale définissant clairement le statut d’investisseur et de spéculateur et comment, par qui a-t-elle été définie est sur quels critères ?
Une telle définition basée sur la durée de détention d’un actif n’existe évidemment pas, parce que la différence entre un spéculateur et un investisseur ne se fait pas sur ce critère d’appréciation.

La seule question à se poser est la suivante : au final, à qui donnez-vous votre argent ?

  • si vous donnez votre argent à une entreprise, qui s’introduit en bourse ou qui lance une augmentation de capital, alors oui, vous pouvez vous considérez comme un investisseur. Même si vous revendez vos actions sur le second marché quelques jours après.
  • si vous achetez des actions sur le second marché, vous êtes nécessairement un spéculateur. Vous avez donné votre argent à un Tiers qui détenait des actions et qui vous les revend. Votre argent ne va pas dans les caisses de la société et ne participe donc pas à son développement.

Quels sont les bons profils et les mauvais profils ?

La qualité d’un bon trader repose sur 3 qualités essentielles :

  • sa capacité à suivre des règles de trading
  • sa capacité à accepter l’échec
  • sa capacité à rester humble

Si la première qualité peut rapidement être évaluée sur un compte de trading en démo, la deuxième et la troisième qualité ne pourront s’apprécier que sur un compte de trading en réel. La relation avec l’argent est la clé voûte de la réussite au trading.
C’est une relation qui est malheureusement difficilement mesurable lors d’un entretien ou via un questionnaire.

Le problème c’est que tout le monde n’a pas un profil de trader, mais que pour autant, tout le monde veut faire fructifier son argent, en retirer un maximum de performance avec une prise de risque minimum. C’est une équation impossible.

La bonne adéquation produits / profil

La solution consiste donc à proposer à chaque investisseur, des produits financiers adaptés, qui lui apporteront le meilleur compromis entre performance, risque et son profil.
Comme nous le verrons dans la suite des articles, la première étape va donc consister à catégoriser intelligemment les investisseurs (capital, aversion au risque, disponibilité, etc.)
La catégorisation devra être suffisamment fine pour couvrir toutes les spécificités de chacun, tout en étant parcimonieuse pour qu’elle soit généralisable.
La seconde étape consistera à définir les meilleurs produits financiers, les meilleurs actifs, pour chaque classe d’investisseur.

L’avis des Botraiders

Conseiller les meilleurs placements à un investisseur lambda se révèle une tâche doublement ardue si on intègre en outre la variable temps :

  • non seulement le profil d’un investisseur évolue au fur et à mesure de son expérience des marchés, de l’évolution de sa situation patrimoniale, personnelle et professionnelle
  • mais les actifs évoluent également. Leurs caractéristiques ne sont pas immuables et les différentes crises, actions, immobilières, obligataires, etc. rebattent à chaque fois les cartes en ébranlant des certitudes fragiles établies sur des observations passées.

L’investisseur avisé veillera donc à vérifier qu’il comprend bien les produits qui lui sont proposés, leur mécanisme de cotation, leur potentiel de gain, leur risque de perte et, accessoirement, le mode de rémunération du conseiller en question.