Une valeur est dite défensive, parce qu’elle permet normalement de défendre votre portefeuille, de le protéger d’une mauvaise situation économique qui affecterait les marchés financiers. Ces valeurs sont aussi qualifiées de “refuge”, ou de “bon père de famille” parce qu’elles sont plutôt conseillées pour des investisseurs risquophobes, prudents, qui privilégient les qualités actuelles d’une entreprise plutôt que ses possibilités de développements futurs. C’est en ce sens que les valeurs défensives, dites “value”, sont souvent opposées aux valeurs de croissances, dites “growth”, ainsi qu’aux valeurs cycliques. D’ailleurs, on les appelle même parfois les “contra cycliques”. Un placement défensif n’est pas forcément une action. Le foncier, l’agriculture et l’immobilier par exemple sont souvent considérés comme des investissements moins risqués et donc défensifs. Le métal or, est perçu comme LA valeur refuge par excellence.
Les valeurs défensives se paient généralement cher, moins que les valeurs de croissance mais plus que les cycliques.

Comportement boursier

Les valeurs défensives sont particulièrement appréciées en période de crise et de marché bearish. En pareille circonstances ont assiste souvent à des phénomène de “fly to quality”, de gros mouvements de rotation de portefeuilles, c’est-à-dire que les investisseurs arbitrent leurs lignes et se ruent sur les entreprises de qualité.
Attentions aux illusions boursières : les valeurs défensives ne sont pas des placements sans risque ! Dans les moments de crises, comme en 2008, la panique s’empare des places boursières et tout le monde vend absolument, tout, à tout prix. Aucune valeur n’est épargnée, quelle que soit sa valeur fondamentale. Tous les modèles volent en éclats dans ces moments agités… et c’est d’ailleurs précisément en ces périodes de troubles que meilleures affaires se font.
Typiquement dans l’économie se porte bien ces valeurs sont boudées et sous performent. Quand la morosité ambiante gagne la Bourse, ces valeurs retrouvent leurs lettres de noblesse auprès des investisseurs fébriles et elle se mettent à sur performer.

  • Période de récession : tout le monde veut investir dans les valeurs défensives
  • Période de reprise : les portefeuilles allègent leurs positions défensives
  • Période de croissance : les investisseurs prennent de plus en plus de risques
  • Période de retournement : regain d’intérêt pour les secteurs défensifs

Les secteurs à privilégier

Même dans l’austérité, il faut bien se nourrir et se soigner. C’est le pari des investisseurs qui cherchent des actions sur lesquelles spéculer. Les actions défensives vont donc principalement se trouver dans les secteurs d’activité les moins sensibles à une baisse de la consommation des ménages : services de base, secteur agroalimentaire, grande distribution, pharmacie, mais pas les biotechs ! On cherche des sociétés qui vendent déjà des médicaments, génériques ou pas, pas celles qui sont (peut être) en train d’en inventer.

Exemples d’actions défensives

Les dernières évolutions boursières nous ont appris ces dernières années que la notion de “défensif” est tout à fait relative.. et qu’elle de plus en plus de mal à se justifier. Des actions comme VEOLIA, SUEZ, SANOFI ou encore FRANCE TELECOM n’ont pas résisté à la débâcle de 2008 et pire, n’ont pas su s’en remettre, contrairement à d’autres actions qui ont très bien rebondi. Investir en Bourse, c’est accepter de prendre du risque. L’histoire et le parcours boursier de ces sociétés semble démontrer qu’il est compliqué voire impossible de limiter cette prise de risque, tout en s’assurant une performance minimum. En deçà d’un certain niveau de risque, mieux vaudrait sans doute ne pas investir en bourse.
Donc méfiez vous de ces valeurs dites “défensives”. Elles résisteront peut être mieux pendant un temps, mais sur le long terme, elles sous performeront inéluctablement. L’innovation et la nouveauté drivent les marchés 90 % du temps. Ce genre de valeurs peut attirer certains investisseurs 10 % du temps, pour se couvrir, ou pour prendre “moins de risque”. Mais détenir des actions, quelle qu’elles soient, c’est être exposé au risque du marché action. Et la meilleure façon de se couvrir, c’est d’être liquide.