De tout temps les investisseurs ont cherché à classer les actions, à les compartimenter en espérant trouver des catégories plus rentables que d’autres sur le long terme. Vaine tentative puisque les marchés fluctuent et ce qui a fonctionné dans le passé ne garantit en rien que ça fonctionnera aussi dans le futur. Néanmoins, le travail de nombreux économistes, traders et financiers a permis d’identifier quelques grands classiques, toujours utilisés par les Gérants par leur mode de gestion.

Valeurs cycliques

Actions préférées des investisseurs actifs, elles prennent bien les vagues haussières et se font massacrer dans les marchés baissiers. Le bon timing est primordial pour entrer sur ces valeurs qui amplifient les mouvements de la bourse.
Les valeurs cycliques sont par définition, présentes dans les portefeuilles offensifs, et peu présentes voire absentes des portefeuilles défensifs.

Valeurs défensives

Ces actions s’opposent aux valeurs cycliques dans le sens où elles n’amplifient pas les mouvements du marché, au contraire, elles les lissent. Ces titres sont recherchés par les investisseurs frileux pen enclins à prendre du risque, pour leur stabilité et leurs généreux dividendes. Et pourtant : vendues comme des valeurs refuges insubmersibles, certaines actions dites défensives, des mastodontes du CAC40, ont eu ces dernières années, des comportements remettant en cause leur statut défensif. Ce qui confirme une fois de plus que rien n’est figé et qu’il est impossible d’investir en bourse sans risque.

Valeurs de croissance

Ces fameuses valeurs “value” sont sensées êtres les stars de demain. Du bénéfice oui, mais pas ou peu de distribution aux actionnaires : il faut qu’elles financent leur croissance ! Ces actions collent au principe même de la bourse, elles viennent chercher des capitaux pour continuer à croître. Très entourée par le marché, les déconvenues sont malheureusement plus fréquentes que les succès. Sujettes aux phénomènes de bulles et de kracks, les valeurs de croissance sont attirantes sur le papier mais les promesses n’engagent que ceux qui les croient... avis donc aux amateurs de placements financiers spéculatifs, la lucidité et la patience sont de rigueur sur ces dossiers.

Autres classements

L’univers de la bourse ne peut évidemment pas être restreint aux trois galaxies ci-dessus. Il existe bien d’autres constellations (des “constellactions” d’ailleurs ?) que les gérants de fonds ont construites et qu’ils proposent d’explorer à travers différents fonds ou autre supports comme les trackers et les ETF, très en vogue ces dernières années.

Sur la volatilité

Comme la volatilité est la matière première des marchés, quoi de plus légitime que de classer les actions selon leur volatilité ? Encore faut il se mettre d’accord sur la notion de volatilité et sur sa formule de calcul, mais c’est une autre histoire...
Par souci de simplicité, on parlera de deux types de d’actions :

  • Les actions à faible volatilité

Que les anglophones appellent les “Low Volatility Stocks”
Ces actions reviennent toujours à la mode en période de crise : vite ! Investissez dans les actions à faible volatilité ! Des fonds se sont spécialisés en actions à faibles volatilité, des ETF sont apparus, il y en a partout. Alors évidemment, quand le marché dévisse de 20 %, ce genre d’actions doit, en théorie, perdre beaucoup moins. Mais il perdra quand même un peu. A contrario dans les période haussières, la performance de ces actions aura malheureusement du mal à décoller… On y trouve des titres défensifs, mais pas que.
La preuve avec quelques exemples d’actions à faible volatilité.

  • Les actions à forte volatilité

A l’opposé on trouve les actions qui bougent le plus, les “High Volatility Stocks”. Leurs performances boursières s’envolent dans les marchés haussiers (bullish) mais sont effroyables dans les périodes baissières (bearish). Qui investit dans ces actions ? Des investisseurs qui n’ont pas froid aux yeux. Au menu, on trouve bien sûr des actions cycliques, mais pas que. La preuve avec quelques exemples d’actions à forte volatilité.

Sur le secteur

Le classement par secteur est un classement relativement facile et intuitif puisqu’ils se raccroche au coeur de métier de l’entreprise. Encore faut il qu’elle ne se soit pas diversifiée à outrance pour ne rentrer que dans une case.

  • Les biotechs : titres purement spéculatifs, les biotechs, comme les medtechs, sont les investissements chouchous des français qui décidément ne veulent retenir que les merveilleuses success stories à la GENFIT, en occultant les autres, plus nombreuses. Il suffit de voir l’engouement et les échanges passionnés sur les forums boursiers de NICOX, CELLECTIS, NEOVACS, INNATE PHARMA etc. Un indice boursier leur est même consacré : le Next Biotech. Avide de conseils sur les biotechs, beaucoup de particuliers cherchent la prochaine pépite… et s’auto rassurent à chaque fois que le cours baisse : c’est typiquement l’époque où l’on voit fleurir ce genre de message : “courage, tenez bon les petits porteurs”, “bientôt UP”, “j’en profite pour renforcer”, “grosse manipulation en cours” etc. Le secteur des biotechs est un secteur hautement incertain et donc risqué, à réserver à des investisseurs expertes et avertis.
  • Les technos : les valeurs technologiques sont des entreprises à la pointe de la technologie. Sur le Nasdaq, on y trouve les Google, Apple, Facebook, Amazon (GAFA). Beaucoup de sociétés sont américaines, mais il suffit d’aller jeter un oeil sur le secteur des technologies à la Bourse de Paris pour trouver quelques idées de placements technologiques.
  • Les foncières : ou comment faire de l’immobilier en bourse. Les bons pères de famille affectionnent particulièrement ces actions immobilières en raison de leur rendement qui peut parfois dépasser les 5 % . On y parle Actif Net Réévalué (ANR) et dividendes. Chaque année des journaux et sites leur classement des meilleures foncières cotées pour donner un coup de peps à votre portefeuille. Fausse bonne idée, ce sont des actions souvent survalorisées, à avoir en fond de portefeuille et à conserver sur le long terme, justement pour leurs dividendes. Quelques exemples des foncières : ICADE, EUROSIC, GECINA
  • Les bancaires : les banques sont les poumons des l’économie. Quand elles vont bien tout va bien et quand elles vont mal tout va mal. Les valeurs bancaires sont souvent citées comme des valeurs à acheter, parce qu’en général, les banques se portent bien et que sur leurs activités de détail, elles ont une visibilité relativement confortable, avec des marges maîtrisées et du pricing power.
  • Les pétrolières : ce sont toutes les actions qui ont un lien direct ou indirect avec le pétrole, le brent. Si elles ont pour la plupart cherché à se diversifier dans le secteur de l’énergie, on les retrouve toutes encore dans le secteur pétrole et gaz. Attention, actions avec de gros bétas en général.
  • Les aurifères : ce sont des actions de mines d’or cotées, qu’on appelle les valeurs minières aurifères en raison de leur forte relation avec le cours du métal jaune. Ce genre d’action est très prisé en période de crise, mais il ne se révèle pas toujours un placement rentable et il est très loin d’être sans risque. Pour investir sur l’or, mieux vaut acheter directement de l’or physique plutôt que de spéculer sur le cours de mines. AUPLATA, GOLD BY GOLD et EURO RESSOURCES sont souvent les actions du secteur les plus citées.

Les penny stocks

Les penny stocks sont des actions qui cotent moins de 1.00EUR. Ces actions sont très prisées par les day traders à cause de leur volatilité intrinsèque : si leur pas de cotation est de 0.10 EUR, ces actions peuvent donc prendre ou perdre très facilement 10 % dans la journée.

Dernières tendances

Chaque année les gestionnaires de fonds créent de nouveaux regroupements, légitimés par de nouveaux angles d’attaques et d’analyses financières. Après la vague écologique et verte dans les années 2007, nous avons eu droit dans la lignée aux actions à faibles émissions de carbones, puis les actions où il fait bon travailler (happy at work), et demain nous trouverons sans doute des fonds sur les actions qui paient le mieux, ou qui ont le plus de followers, le meilleur SAV… tout est bon pour créer de nouveaux fonds et lancer de nouvelles modes.
Méfiez vous des modes !